Une petite fille, minuscule, toute petite,
Un sourire, une incandescence dans les yeux
Une joie qui transperce les cieux
Une force de vie, une pépite
Un prédateur malgré lui
Victime de prédateur de père en fils
Une pulsion qui dépasse tout entendement
Puis le basculement…
A 5 ans
L’horreur, l abyssale incompréhension
L’obligation de subir pour survivre
L’impossibilité de dire non
La peur viscérale de mourir
Et l’oubli, l’oubli, l’oubli, l’oubli
Quelques minutes d insupportable
Pour ne plus jamais être aboutie
Pour être la proie de monstres effroyables
Ne plus avoir la chance d’être soi
Ne plus avoir la chance d’avoir la foi
Ne pas savoir ce qui entre toi et moi
Nous unit, nous délie, nous combat
Puis la vie, la belle si belle vie
Celle des autres tellement assouvie
Et la sienne en décalage
Des autres, de nous, et la rage
Les pourquoi, les comment, les doutes
Mais suivre coûte que coûte
Le si normal chemin pour faire comme si
Pour avancer, à n’importe quel prix
Et quel prix,
Celui du sang, de la chair, des torrents
De sexe, de l’amour, des sentiments,
De la pureté, de la perdition, des cris
Puis ses enfants,
Son amour inconditionnel
Son arche, sa bouée existentielle
Son envie de rentrer dans le rang
Viennent l’alcool, les anesthésiants
La moto à 200 à l’heure
Qui chasse la viscérale peur
Pas le choix, pas le temps
La corde à 5 mètres du sol
Sentir, vivre, vibrer,
Aimer, désirer, désirer, trembler
Ne pas comprendre cet amour fol
Souffrir dans sa chair, dans son cœur
Découvrir cette palette d’amour
Enfermée à triple tour
A force d’immaitrisables peurs
Et se retrouver échouée
D’avoir trop désiré et aimé
Mais à la vie tellement enlacée
Par l’amour de mes fils à prendre et à donner
Puis de nouveau les amours fauchés
Ou faussés par immaturité
Le cœur qui tremble à nouveau
Tellement vrai, tellement beau
Mon amour, mes amours
Je n’ ai jamais triché, jamais
Vous m’avez désiré, aimé ?
Mais tellement à mon cœur sourds
Désirée, piétinée, ignorée
Violée, violentée, abusée
Respectée, caressée, aimée
Admirée, modélisée, idolâtrée
Molestée sur le temple de l’atrocité
Brûlée sur le totem de l’absurdité
Menacée par celui qui aurait dû protéger
Dans son plus honteux secret enfermée
Et puis, ensuite, quelle suite?
Reprendre une vie dans la fuite ?
Ou suivre son indicible substance ?
Ou trouver à ce trou béant du sens ?
Désobéissance,
Je serais toujours plus, intense
Et toujours cette différence
J’aime, j’aime, j’aime, j’aime
Il n’a pas réussi à casser mes ailes
Il m’a pris mon intimité
Il m’a pris ma virginité
Il a emmuré mon entité
Il a transpercé mon hymen de son absurdité
Il m’a volé mon enfance
Il m’a volé mon insouciance
Il a ravagé ma confiance
Il a décuplé ma défiance
Mais
Je sublime mon intégrité
Je transcende ma créativité
J’assume ma différence
J’affirme cette indépendance
Je retrouve enfin cette petite fille
Une petite fille, minuscule, toute petite,
Un sourire, une incandescence dans les yeux
Une joie qui transperce les cieux
Une force de vie, une pépite
Sublime poème qui me touche au plus profond de mon cœur. Whaou !
Une étincelle de vie malgré toute l’horreur.
Une force intérieure.
Et une petite fille qui doucement retrouve son moi adulte.
Je vous souhaite une belle reconstruction.